Né en 1886 dans une famille prussienne, Armin Wegner est officier du Corps sanitaire allemand au début de la Première guerre mondiale.
Il est envoyé au cœur de l’Empire ottoman, allié de l’Allemagne, le long de la voie ferrée pour Bagdad entre la Syrie et la Mésopotamie. C’est là qu’il assiste, entre 1916 aux marches de la mort des Arméniens, déportés dans le désert pour y mourir d’épuisement.
Wegner ne parvient pas à fermer les yeux devant ces souffrances et devient le témoin du premier génocide du 20ème siècle. Il désobéit quand on lui impose de taire les nouvelles des massacres, prend des notes et des documents des camps de déportation de Deir Ez-Zor, accepte de remettre les lettres des déportés. Il prend surtout des centaines de photographies : elles sont presque toutes confisquées, mais quand les Allemands, à la demande des Turcs, le rappellent en Allemagne, il réussit à en ramener en cachant les négatifs dans sa ceinture, sauvant ainsi certaines des preuves les plus importantes du génocide arménien.